OSTEORADIONECROSE

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Sémiologie radiologique [41,31]


Densité Contenu Limites Cortica. Nombre Effet m. Erosion Loc. Dent.
Claire Homog. Nettes Avec Unique Avec Avec Max. Associé
Mixte Hétérog. Floues Sans Multiple Sans Sans Sinus Non ass.
Opaque   Sans   Diffus     Corps  
              Ramus  
              Autres  

Localisation :

L'ostéoradionécrose affecte essentiellement la mandibule, en raison de sa vasclarisation plus pauvre et de sa structure osseuse plus "corticalisée" que celle du maxillaire.

Les localisations symphisaires sont fréquentes.

Le siège de la lésion est en étroite relation avec la fenêtre d'irradiation de la tumeur initiale.

Aspect :

La lésion se présente sous la forme d'une radioclarté mal délimitée plus ou moins étendue, et qui donne à l'os un aspect "perforé". L'os apparaît déminéralisé, avec une diminution de la lamina dura et des trabéculations.

Une ostéoporose avec apparition de contours osseux flous serait un signe précoce.

L'évolution de la pathologie peut entrainer des fractures spontanées de la mandibule.

Dans 2/3 des cas, l'ostéolyse contiendra un séquestre osseux radioopaque en son sein.

 

Sémiologie clinique [41,31]


L'ostéoradionécrose a une incidence plus élevée chez les hommes en raison de la fréquence plus grande des tumeurs malignes oro-pharyngée.

Son incidence globale au sein des sujets irradiés varie de 0,7 à 37,5% : la moyenne est inférieure à 10%.

La pathologie entraîne des algies et des phénomènes de nécroses et d'infection : cellulites, fistules osseuses et cutanées.

Les phénomènes peuvent apparaitrent soit précocement, immédiatement après la radiothérapie, soit plusieurs mois à plusieurs années aprés l'irradiation.

La forme précoce est rare et serait due à une faute technique radiologique, dentaire ou a une extension tumorale.

Les phénomènes nécrotiques mettent l'os à nu, le plus souvent dans la région de la molaire inférieure. Des fractures mandibulaires spontannées peuvent survenir, ainsi qu'un orostome. La peau et la muqueuse en regard sont fibreuses.

L'état général est altéré en raison des difficultés d'alimentation, des sequelles des traitements anti-cancéreux subis, et parfois en raison, de la récidive ou de l'extension tumorale. La symptomatologie douloureuse est souvent accompagnée d'un trismus.

 

Diagnostic différentiel


- ostéosarcome

- chondrosarcome

- ostéomyélite

- dysplasie fibreuse

- tumeur métastatique

 

Examens complémentaires


La biopsie doit être évitée car elle risque d'entrainer une évolution néfaste. Si toutefois elle est indispensable pour éliminer toute notion de processus tumoral au niveau osseux, celle-ci doit être réalisée dans des conditions d'aseptie, avec une technique atraumatique et une couverture antibiotique.

- scanner : image dense de tonalité calcique lorsqu'il existe un séquestre.

- IRM : signal intermédiaire en T1 et T2.

 

Histologie [41]


L'ostéoradionécrose répond à la règle des 3H : hypoxie, hypovascularisation, hypocellularité.

Microscopiquement l'os irradié est caractérisé par la présence simultanée de plages de destruction et de plage d'apposition d'os néoformé. Les phénomènes de destruction sont consecutifs à une intense ostéolyse ostéocytaire, produite par les ostéocytes qui ont survécu à l'irradiation.

Le nombre d'ostéoblaste et d'ostéocytes est réduit de façon trés importante. Les vaisseaux présentent des phénomènes de nécrose, d'hyalinisation et de fibrose de leur paroi endothéliale.

Des thromboses surviennent. Le périoste est largement fibrosé. Ces même phénomènes se retrouvent au sein des structures parodontales: le ligament alvéolo-dentaire est épaissi par la fibrose, les fibres de Sharpey semblent oedématiées.

Des altérations postradiques surviennent au sein de la pulpe dentaire, et sont résponsables d'hypoxie tissulaire.